Je suis partie cueillir des Fleurs d'exils





Ce n'était pas exactement l'idée que j'avais au départ, mais l'envie était précise, motivée par la question de l'accueil des migrants. Je savais que je voulais cela : trouver un moyen de dire qu'accueillir c'est aussi donner la parole à ceux qui viennent pour qu'ils nous enrichissent de ce qu'ils savent et de ce qu'ils aiment. Je ne voulais pas de pathos, je ne voulais pas du récit des traversées tragiques ni des chaos qui motivent les départs. Je voulais quelque chose qui raconte leur racine, l'ailleurs joyeux qu'ils ont quitté.

Et puis - magie des livres - je suis tombée à quelques reprises sur des récits d'exilés racontant le pays d'avant, d'avant la nécessité de partir. Souvent, je retrouvais une fleur, un arbre, un fruit et je voyais qu'ils étaient comme des madeleines de Proust : des contenants chargés de parfums, de lumières, de rendez-vous et de bruits. Je lisais que les évoquer allumait des souvenirs qu'on avait envie de réveiller. Dans ces récits portés par une plante, ce n'est pas la douleur qu'on raconte, c'est une terre belle, aimée, celle dont il faut faire le deuil quand on entre en exil. Aller au bout du deuil, c'est peut-être pouvoir parler de l'absence dans un sourire or il me semble que le prisme du végétal  permet ce regard-là.

Voilà pourquoi j'ai lancé Fleurs d'exils - un projet qui consiste à demander à tous ceux qui se sentent exilés d'un pays ou d'une région de venir raconter le pays qui leur manque au travers d'une plante et d'un souvenir qui lui est associé -, pour cette raison et parce que le végétal et le cycle des saisons sont pour moi depuis longtemps un prétexte et un matériaux créatif. Mon implication, depuis un an, dans un jardin partagé a fait le reste.

Avec tout ça, je ferai ce que j'aime faire : des dessins, des peintures…  une installation ? Un collectif ? Qui sait ce que donnera la cueillette ?
En tous cas, s'il vous plaît de participer, de la manière qu'il vous plaira, vous êtes les bienvenus.
Pour commencer, j'ai besoin que vous me racontiez votre fleur d'exil en me disant quel pays ou quelle région quittés elle vous évoque et quel souvenir vous revient en mémoire quand vous y pensez.

Le projet Fleurs d'exils a son propre blog, je vous invite donc à aller me suivre par là-bas pendant que j'y suis. Vous y trouverez toutes les infos en fouillante sur la droite et y découvrirez les premières fleurs d'exils cueillies sur un banc d'un jardin parisien ou recueillies dans ma boîte mail.

Rendez-vous là-bas en cliquant sur l'image.


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