J'ai la trouille du FN
Je ne
sais pas si c'est parce que le FN fait descendre la France de plus en plus bas,
tujurs est-il que mn rdinateur a perdu sn "haut" et que je me sens
quelque peu empêchée de cmmuniquer… Mauvais présage!
Mais
vrai ! ce ne snt pas ces désagréments qui m'empêchernt de blgguer et puisqu'il
en est ainsi, je vais faire un usage tut à fait abusif du cpier/cller. Ayé,
vici un o ! Victoire !
Parce
que je voulais quand même vous dire quelques petites choses :
1 -
L'exposition "Faut que je moove" (avec deux pomme/v) s'est bien
passée et me permettra de faire un don de 170 € à la Fédération des centres
sociaux et sociaux-culturels de Paris.
2 - Je
suis rentrée chez moi dimanche en fin de journée, la banane
jusqu'aux oreilles, toute à ma joie de vos visites et de vos sourires,
toute au bonheur d'avoir des projets plein la tête, des envies et de
l'espérance à revendre…
Mais j'ai
retourné ma banane vers le bas, passé 20 heures et j'ai du mal à la
décoincer : dimanche, dans le Nord, on fêtait la Saint-Nicolas… Bien triste
cadeau qui fut fait aux enfants pauvres cette année, et cela jusqu’à Marseille !
Alors
voilà : après le 13 novembre, j'étais minée et abattue, mais je pouvais
quand même encore dire "même pas peur". Aujourd’hui, j'ai la
trouille, les foies, les jetons : droite et gauche sont incapables d'énoncer un
discours clair et crédible sur le monde d'aujourd'hui et le FN caracole en
tête. Le silence de nos décideurs, leur incapacité à penser ce monde nouveau,
global et hyper connecté, fait l'angoisse de notre temps : ils n'ont même pas
l'air de comprendre ce qui se passe !
Pourtant,
nous savons tous que la mondialisation est inévitable et nous la vivons au quotidien. Nous parlons, via Skype ou les réseaux sociaux, avec des
individus de toute la planète. Nos enfants font des études à l'étranger. Nous
achetons des produits de toutes les origines et nous partons en WE à
Marrakech comme on allait autrefois à Palavas (précisons que ceux qui
n’allaient pas à Palavas n’y vont toujours pas). Nous faisons aussi la guerre
là-bas pour avoir du pétrole ici, nous subissons les attentats ici avec des
armes qui se baladent au Moyen-orient
après avoir été produites en France ou en Russie… et les
colonies sur lesquelles nous avions si longtemps bâti notre richesse sont
devenues des "pays émergents" avec lesquels il est juste de partager
le gâteau (dont la pâte moelleuse se dessèche dangereusement, rappelons-le).
Nous
savons cela, mais nos décideurs, eux, semblent ne rien maîtriser. Ils laissent
aux majors industrielles ou financières le soin de régenter ce beau
monde ; mais ceux-là ne régentent rien du tout et laissent la loi du plus
fort s'installer tranquillement… au mépris de l'humain et de la planète.
C’est vrai que c’est effrayant !
Alors,
voilà : faute d'être capable d'imaginer un vivre ensemble planétaire,
c'est la peur qui gagne et nous fermons la porte aux citoyens du monde à coup
de murs et de frontières, feignant de croire qu’on pourra ainsi échapper à
l’inéluctable agrandissement de notre terrain de jeu, à l’inévitable
mondialisation.
Finalement,
dans ce concert d’instruments dépassés que sont devenues nos idéologies comme
nos méthodes, c'est la réponse des flippés du déclassement qui l'emporte, une
réponse protectionniste et nationaliste d’un autre âge, pourtant portée par
ceux qui vont chercher leurs financements hors de nos frontières, en Russie…
Pourtant,
il y a d'autres réponses. Elles sortent des mains de ceux qui croient
encore qu'on peut faire autrement. Ceux qui multiplient les initiatives solidaires.
Ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez, qui regardent la planète
dans sa globalité - terre des Hommes ET terre physique et biologique —, ceux
qui inventent des solutions. on
les appelle les utopistes et les naïfs. Moi je crois qu’ils ont raison et
je crains que, comme toujours, on s'en rende compte un peu tard… Il
n’empêche : ceux-là, au moins, cherchent des réponses humanistes et de
long terme, aux questions de ce siècle.
Je suis
profondément convaincue que la crise est le moment précis où le neuf et
l'ancien se disputent l‘avenir et je choisis le neuf.
Or, sur
la question des femmes, sur celle de la laïcité, de la diplomatie, de la
religion, etc. le FN n'a que des réponses rétrogrades. Sa vision du partage du
pouvoir est celle du népotisme (en témoigne le nombre de proches ou de membres
de la famille Le Pen parmi les ténors de ce parti). Ses orientations
sociales et économiques sont fondées sur la ségrégation et non sur la
fraternité ou l'égalité. Sa volonté d'imposer un Etat fort est éminemment
liberticide. Le FN n’est pas républicain, il n’est même pas humaniste : je
ne veux pas qu’on lui confie les rennes du pouvoir et surtout pas en ce
moment !
Parce
que oui : j'ai la trouille du FN.
J'ai
d'autant plus peur que les temps sont propices à décréter et à prolonger
l'état d'urgence, propices à interdire toute manifestation, propices à toutes
les privations de liberté… y compris à des reports d'élection sine die. J'ai peur parce qu'il n'est pas
sûr que "s'ils sont mauvais, ils partiront". Parce que la tenue des
élections n'est jamais garantie. L'Histoire l'a maintes fois prouvé.
Et du
coup, on reste interdits devant l’actualité d’un texte, devant l'extraordinaire maîtrise de la langue pour trouver le mot juste — fond et forme ! — sa poésie brutale et nécessaire qui en fait la pertinence 20 ans après qu’il
eut été composé et le son qui va avec et qui va tellement bien… Merci
NTM : plus jamais ça !
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