Planète indigne



Chaque année, la lecture du rapport annuel d'Amnesty International vous plombe le moral. Mais pour 2014, c'est pire encore. "Un bilan catastrophique" titre l'organisation et pour cause : sur 160 pays étudiés, 18 ont connu sur leur sol la perpétration de crimes de guerre; 62 ont incarcéré des prisonniers d'opinion... et 131 ont torturé ! 3 gouvernements sur 4 ont porté atteinte à la liberté d'expression. Au total, quelques 4 millions de réfugiés ont fui les conflits de leur pays, 95 % gagnant les pays voisins. Parmi ceux qui ont tenté leur chance un peu plus loin, au moins 3400 sont morts en Méditerrannée.

Mais le rapport rendu publique ce matin ne pointe pas seulement la dégradation quantitative de la situation : "Pour des raisons de défense d'intérêts particuliers ou d'opportunisme politique, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est montré incapable de résoudre les crises et les conflits qui ont déchiré Gaza, l'IrakIsraël, la Syrie et l'Ukraine, même dans les situations où des États ou des groupes armés se rendent coupables de crimes atroces à l'encontre de civils.", précise Amnesty.
En cause, bien sûr : le droit de veto qui empêche le Conseil de sécurité de fonctionner. 

Hasard de calendrier, ce matin le journal d'opposition russe Novaya Gazeta publiait un document confidentiel du Kremlin datant d'il y a un an et qui prouve qu'avant même le départ du Président ukrainien, pendant que les manifestants rêvaient encore de grand soir sur la place Maïdan, l'ingérence russe battait son plein : déjà, quelques oligarques tentaient de se partager le magot qu'il n'était pas question de laisser filer, le Kremlin en chef d'orchestre...

Indigne. 
Indigne comme fut indigne le Munich syrien qui nous vit plier devant Poutine, la tête tournée pour ne pas regarder tous ces gamins gazés. Indigne comme ceux qui firent mine de croire que Bachar allait être l'ultime rempart contre les djihadistes. On sait aujourd'hui ce que fut ce rempart : une ligne Maginot !

Indigne aussi comme ces résolutions contre Israël souvent votées, jamais appliquées. Indigne comme ces silences qui couvrent l'atteinte aux droits humains... par lâcheté ou par profit.
Indigne... et désespérant.

Alors pour pas sombrer, comme ça sur un coin de table, j'ai attrapé le pétale desséché d'une rose fanée, pétale qui déjà se déchirait en plein coeur. J'achevais la partition et obtenais deux frondaisons légères, discrètes comme un début de printemps (c'est pour bientôt !). 
Quand je les eu posées l'une et l'autre sur la feuille, j'avais une promenade au bord de la rivière, loin du bruit et des fureurs. Ouf !


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