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Mon silence fut si long que c’est à peine si j’ose me montrer devant vous. Que vous dire sinon que je n’ai rien fait ou presque et que ma seule excuse est que mon corps, encore, a fait défaut.

25 septembre 2013.
Je venais d’achever le catalogue des Reste-à-terre et je m’imaginais le porter ça et là en quête d’un lieu qui voudrait bien exposer ces petits formats.
Auparavant, il fallait que je règle une claudication intermittente en me faisant poser dans une artère, une prothèse en forme de ressort. Quelques jours et une petite maladresse chirurgicale plus tard, je claudiquais de l’autre jambe et me trouvais défaite, herbe coupée sous mes pieds lourds, ambition ravalée, moral en berne… Me hantaient cette déception de ne pouvoir courir à nouveau et surtout, ce souvenir douloureux de l’amputation qu’on me fit, il y a deux ans, et que je croyais — naïve ! — avoir pleinement assumée.

Je me suis battue.
Casque sur les oreilles (je ne sais pas me passer de musique), j’ai marché des heures, jour après jour, pour que le sang passe, fluide, dans ma nouvelle prothèse (et de 2 !). Ce fut ma consolation : Paris est une ville sublime et j’ai goûté avec un plaisir immense les petits passages, les murs de pierre, les lampadaires, l’eau, les animaux (vrais et faux), la flore…
Mais les muses sont demeurées muettes. Seul m’est resté vivace ce regard que je pose autour de moi et que j’ai figé dans des dizaines de clichés.


 Alors en attendant que les muses se mettent à nouveau à bavarder, en attendant que je vous présente — comme toujours en décembre — calendrier mural et carte de vœux ; en attendant aussi que je vous parle des Rencontres des peintres de montagne auxquelles je participerai fin janvier, je vous convie là tout de suite, à me suivre huit minutes dans les rues et les jardins de Paname, en écoutant Moanin’ de Mingus, parce que ça va vite, aussi vite que cette ville où j’aime aller lentement.
Bonne ballade et à très bientôt.







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