Naufragés de nos rues


Les soldes sont terminées et je retrouve peu à peu le calme de mon atelier. Les visites ont été nombreuses depuis le week-end de soldes et j'avais fort à faire pour encadrer et emballer les œuvres parties pour d'autres murs, d'autres bibliothèques.
Je dis bibliothèque parce que le plus grand succès de cette dernière ouverture de mon atelier, c'est bel et bien le bouquin de mon père, un recueil que j'ai illustré et qui compte un peu plus de cinquante poèmes consacrés à l'amour, au vent, à la mer… et aux hommes. Un truc plein de tout ce que j'ai dérobé à mon père avec son consentement et qui m'ont faite créative. Extrait.


Les naufragés - Marc Queyras

Dans nos villes,
en barques de carton,
Naviguent
Les marins de nulle part.

Au coin des rues,
En courant d'air, 
Dans le chaud ou dans le froid,
Ils ont posé leur navire, 
Leur avenir d'un toit.

Le trottoir devient berceau
Quand l'alcool leur fait un lit.
C'est le confort ou l'oubli
Dans naufragés du caniveau.

Passant qui passe sans les voir
Ces égarés de notre temps,
Arrête-toi seulement
Pour leur dire bonjour, bonsoir.

Ce sont les noyés de nos villes,
Des matelots en désespoir
Qui naviguèrent un jour, un soir
Sur la mer du code civil.
Et prisonniers d'un jugement
Partirent vers des rives d'oubli,
Sans bateau, sans barque, sans lit,
Comme des épaves sous le vent.

L'édition originale du recueil de poésies de Marc Queyras a été tiré à 150 exemplaires. Il est vendu au prix de 20 euros. Pour l'acquérir, contactez-moi.

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