Sofia s'énerve et Rouja veille

 
Je l'avais rapidement évoqué dans le numéro 45 de la Semaine ARySQUE — trop rapidement — juste pour signaler que la presse, ici, en parlait peu : voilà maintenant un mois que les manifestations se poursuivent quotidiennement à Sofia. La France soutient le mouvement, mais on ne sait toujours pas grand chose de ce qui se passe là-bas.

Née en Bulgarie mais installée en France depuis 23 ans, Rouja Lazarova a grandi sous la dictature communiste et en a gardé une sérieuse méfiance contre tous les totalitarismes. Franco-bulgare, elle  écrit volontiers en français, des articles de presse mais pas seulement : elle est également l'auteur de très beaux livres, tel le très touchant Mausolée, paru chez Flammarion en 2009.
Depuis le début du mois, Rouja est à Sofia. Elle n'y avait prévu qu'un court séjour de vacances au mois d'août, mais devant les événements et le silence qui se fait ici, elle a décidé de partir pour raconter. Son témoignage et ses analyses sont depuis, publiés quasi quotidiennement sur un blog dédié : Bulgarie, 2013. 

Où l'on apprend qu'une ballerine précède parfois les cortèges, que le gouvernement invente de nouveaux mots pour alimenter son arrogance, qu'ils étaient nombreux à crier "bravo" devant l'ambassade de France en ce 14 juillet…
Où l'on comprend enfin ce qui pousse les Sofiotes à descendre dans la rue : le ras-le-bol de la corruption, l'écœurement face à l'oligarchie et la main-mise de la mafia sur les affaires bulgares, la méfiance contre la dépendance vis-à-vis de la Russie, etc.
Ce n'est pas juste poétique, c'est surtout très important et une des très rares sources en français sur ce sujet.
Blog à suivre, donc, au moins jusqu'à fin juillet.

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