Le silence du deuil (2)





Arrivée ce matin à l'atelier la tête pleine d'une saine légèreté, j'avais pensé ironiser un peu, à mon tour, sur les "petits bouts" qui font exploser de rire la Garde des sceaux. 

J'avais aussi imaginé pouvoir faire la leçon à ces idiots plein de fiel qui stigmatisent le projet d'ouverture d'une salle de shoot à Paris en faisant l'amalgame entre délinquance et maladie. J'espérais ainsi tordre le cou à un Gilbert Collard - hélas député - qui jugeait cohérent d'ouvrir aussi des "salles de viol"…

J'allais même me moquer de Jean-François Copé qui avait, en temps de campagne pour la présidence de l'UMP, surfé abondamment sur les idées frontistes, prolongeant l'œuvre de banalisation qu'avait savamment entreprise Nicolas Sarkozy…



Puis, la nouvelle est tombée, ultime désillusion des printemps arabes : Chokri Belaïd a été assassiné. Une balle dans la tête, une autre dans le cou. Chokri Belaïd était de ces hommes qui auraient pu tirer la Tunisie vers cet idéal de démocratie qui avait poussé à la rue jeunes et moins jeunes tunisiens, il y a tout juste deux ans. Chokri Belaïd ne défendra plus le pluralisme, la liberté et l'égalité que dans la peau du martyr…

Encore un assassinat politique en Tunisie et je n'ai plus envie d'ironiser, pas le goût de parler de ce qui se passe ici, en France, dans ce pays où un citoyen sur trois trouve acceptables les idées du Front National.

Aujourd'hui, j'ai le cœur à Tunis et la tête à l'envers.
Solidarité avec les démocrates tunisiens qui manifestent à nouveau… au péril de leur vie.

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