Hollande-Merkel, c'est demain

Hier, le camp d'Angela Merkel a subi un sérieux revers électoral dans le land le plus peuplé du pays, la Rhénanie du Nord-Wesphalie : 9 points de perdus pour la CDU. La nouvelle est assez fâcheuse  pour la chancelière allemande qui doit rencontrer François Hollande demain soir.

Mais qu'on ne s'y trompe pas : outre Rhin, on reste fortement attachés à la rigueur budgétaire. Surtout, l'option de mise en commun de la dette déplaît fortement et il y a fort à parier que ce thème de "l'Allemagne ne veut pas être le porte-monnaie de l'Europe" fera des émules là-bas lors des prochaines élections ; autant sans doute que celui des frontières chez nous. 
Il serait donc étonnant que la chancelière cède facilement et surtout, rapidement. Elle a en effet tout intérêt à gagner du temps : les résultats des législatives en France lui indiqueront la puissance de frappe du président français. A l'extrême, si la gauche ne l'emportait pas en juin, le traité serait ratifié par un parlement de droite et Angela n'aurait pas même besoin d'aller au combat. Demain, nous n'en saurons sans doute pas davantage.

A Paris pourtant, où les sondages donnent la gauche en tête des législatives, on considère que cette défaite électorale de la CDU est un atout de plus dans la main de François Hollande dans une bataille que l'on juge loin d'être perdue.
De fait, les politiques de rigueur n'étant pas parvenues à régler les crises grecques et espagnoles, un léger vent de révision souffle en Europe et plusieurs dirigeants voient plutôt d'un bon œil l'initiative française. De même, l'introduction d'un volet croissance est assez bien vue aux Etats-Unis et par nombre d'organisations onusiennes.

En l'état, la ratification du traité par les parlements des deux-tiers des pays européens est donc loin d'être acquise et il est assez probable  qu'il faille y apporter quelques modifications notables. 
Le marchandage s'annonce serré, alors même que l'Allemagne entre en période pré-électorale, avec des législatives prévues dans 18 mois.
C'est quand même un peu pressé : certains pays font les fonds de tiroir en attendant que la signature de ce fichu traité débloque les aides européennes.

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